Une anomalie, acquise comme congénitale, de dimension ou de positionnement des mâchoires peut avoir des conséquences fonctionnelles, esthétiques et psychologiques importantes. La chirurgie orthognathique a pour objectif de remédier à ce type de pathologies des mâchoires (mandibule et maxillaire).
Qu’est-ce que la chirurgie orthognathique ?
La chirurgie orthognathique regroupe l’ensemble des actes visant à repositionner une mâchoire trop en arrière ou trop en avant et à corriger une asymétrie du visage.
Cela peut être nécessaire pour corriger un problème esthétique, souvent source de mal-être psychologique, et/ou fonctionnel.
Ce domaine de la médecine permet aussi de remédier à certains cas de mauvais alignement des dents (« malocclusion dentaire »), les actes chirurgicaux étant alors la plupart du temps associés à un traitement orthodontique.
Dans quel cas avoir recours à la chirurgie orthognathique ?
Ce sont parfois des défauts esthétiques qui rendent nécessaires une opération de chirurgie orthognathique (menton trop prononcé ou fuyant, visage trop long, trop court, asymétrie etc.).
Dans d’autres cas, la chirurgie orthognathique est fonctionnelle et a pour but de remédier à certains dysfonctionnements. Il peut s’agir de difficultés à mordre, croquer, mâcher, ou encore de problèmes au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire, souvent causes de douleurs faciales, cervicales ou temporales. Un décalage des mâchoires peut aussi entraîner des difficultés de traitement (orthodontique, implantaire ou prothétique) et donc nécessiter une correction chirurgicale.
Enfin, certains cas de ronflement excessif, d’apnée du sommeil, de troubles de l’élocution ou de la prononciation, requièrent aussi parfois le recours à la chirurgie orthognathique.
Les principales interventions de chirurgie orthognathique
Les opérations de chirurgie orthognathique se font toujours sous anesthésie générale. Selon les cas, ce sont des interventions qui concernent la mâchoire inférieure (chirurgie mandibulaire) ou supérieure (chirurgie maxillaire), parfois les deux. Parmi les interventions les plus fréquentes figurent l’ostéotomie maxillaire, l’ostéotomie mandibulaire ou encore la génioplastie (aussi appelée mentoplastie).
Ces actes chirurgicaux ne laissent aucune trace sur le visage, puisque toutes les incisions sont réalisées dans la bouche du patient. Les fils utilisés pour les sutures sont résorbables et disparaissent naturellement en 2 ou 3 semaines.
Les sections osseuses nécessaires (« ostéotomies ») peuvent se faire à l’aide de différents instruments chirurgicaux (scie, fraise, piézochirurgie…).
Une fois les sections osseuses effectuées, il convient de repositionner les os de façon correcte. Cela se fait à l’aide de micro-vis et micro-plaques en titane, qui sont la plupart du temps conservées à vie. Cette étape d’ostéosynthèse requiert une immobilisation préalable des mâchoires. Pour cela, le praticien utilise fréquemment des gouttières acryliques imprimées en 3D, structures fabriquées en amont de l’intervention, après examen par imagerie médicale (scanner) et réalisation de moulages 3D. Ces gouttières sont réalisées sur mesure grâce à un logiciel spécifique, c’est la chirurgie assistée par ordinateur.
Pendant l’opération, ces gouttières guident le chirurgien et assurent un repositionnement parfait des différentes pièces osseuses au cours de l’ostéosynthèse.
Enfin, si besoin, une génioplastie est réalisée en fin d’intervention, afin de recentrer, avancer ou reculer le menton.