Ostéotomie mandibulaire


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Définition et objectifs de l’ostéotomie mandibulaire

Le prognathisme (de « gnathos » la mâchoire et « pro » en avant) est une morphologie où l’une des deux mâchoires est projetée en avant par rapport au profil nasal : on parle de prognathie mandibulaire si c’est la mâchoire inférieure ou de prognathie maxillaire si c’est la mâchoire supérieure. La rétrognathie désigne de manière similaire une mandibule ou un maxillaire en arrière.

 

L’ostéotomie mandibulaire est une opération chirurgicale visant à sectionner la mandibule (mâchoire inférieure) pour la repositionner :

– soit en l’avançant (ostéotomie mandibulaire d’avancement pour profil rétrognathe),

– soit en la reculant (profil prognathe ou « menton en avant »).

 

L’ostéotomie maxillaire est une intervention similaire pour la mâchoire du haut (os maxillaire), tandis que l’osteotomie maxillo-mandibulaire porte sur les deux mâchoires supérieure et inférieure.

 

Dans tous ces cas, une ostéotomie mandibulaire a pour but de repositionner de manière adéquate l’os mandibulaire (mâchoire inférieure) et son arcade dentaire, lorsque ceux-ci sont trop avancés, trop reculés ou asymétriques.

 

Une ostéotomie a principalement deux objectifs :

  • Un objectif esthétique : un profil dysharmonieux brachygnathe ou prognathe peut être source de complexes pour un patient, allant jusqu’à perturber fortement sa vie socio-professionnelle.
  • Un objectif fonctionnel : lorsque l’une des deux mâchoires est mal positionnée, par définition les arcades dentaires le sont aussi ; leur affrontement n’est pas correct et l’on parle alors de malocclusion. Tout le fonctionnement bucco-dentaire peut alors être affecté, avec possiblement des troubles de l’articulation (douleurs, craquements…), de la mastication, de l’élocution ou des dents (déchaussements,…).

 

La gravité de ces troubles fonctionnels chez un patient atteint de prognathie constitue une indication majeure de l’ostéotomie mandibulaire. Ce motif fonctionnel autorise le remboursement par la sécurité sociale. Mais cette prise en charge de l’ostéotomie mandibulaire reste partielle. Le praticien ou la CNAM peuvent renseigner le patient sur l’ostéotomie mandibulaire (remboursement).

Se préparer à l’ostéotomie mandibulaire : consultation et consignes pré-opératoires

Le chirurgien praticien effectue au minimum une à deux visites pré-opératoires. Il travaille en collaboration avec un orthodontiste pour une réponse globale du problème de malocclusion dentaire et avec un médecin anesthésiste pour effectuer un bilan pré-opératoire (intervention sous anesthésie générale).

 

Le chirurgien réalise un examen clinique de la mâchoire, des arcades dentaires et des dents.

Il prescrit les examens complémentaires nécessaires, type radiographie ou moulages.

Il explique la technique opératoire et ses risques au patient, afin de recueillir son consentement éclairé.

Le praticien établit alors un devis relatif à l’intervention d’ostéotomie mandibulaire, pour en déterminer le prix total.

 

Il explique enfin au patient les consignes pré-opératoires : il est conseillé d’arrêter tabac et alcool 8 jours avant, de ne pas prendre d’aspirine (risque de saignements), de se brosser régulièrement les dents.

Le patient doit rester impérativement à jeun (anesthésie générale).

Ostéotomie mandibulaire : intervention

Hospitalisation ostéotomie mandibulaire

Pour une ostéotomie de la mâchoire, l’hospitalisation est en moyenne de 1 à 3 jours.

 

Déroulement d’une ostéotomie mandibulaire

La voie d’abord se fait le plus souvent par voie interne, dans la bouche, avec incision de la muqueuse buccale, garantissant alors l’absence de cicatrice extérieure.

Le chirurgien effectue la résection de l’os mandibulaire en le coupant au niveau de l’angle : il peut ainsi avancer ou reculer le fragment osseux, sans toucher à la branche verticale de la mandibule, ce qui préserve l’articulation.

Le Dr ROUL-YVONNET pratique la chirurgie assistée par ordinateur. Les mouvements des mâchoires sont prévus à l’avance et simulés à l’aide d’un logiciel spécifique afin d’obtenir une position adaptée et obtenir un résultat satisfaisant esthétiquement et fonctionnellement (occlusion). Une gouttière chirurgicale est imprimée en 3D et sert pendant la chirurgie à positionner les mâchoires de manière précise et rapide.

 

Pour fixer les fragments osseux, il utilise les techniques classiques d’ostéosynthèse utilisées pour traiter les fractures : ce matériel d’ostéosynthèse comprend essentiellement des mini-plaques et des vis en titane, matériau inerte parfaitement bien toléré par l’organisme. Ce matériel est souvent laissé à demeure.

Le chirurgien suture alors la muqueuse, avec un fil résorbable qu’il n’y aura pas besoin de retirer.

Pour optimiser la cicatrisation, le chirurgien peut placer des élastiques de manière transitoire.

 

Hors pathologies concomitantes, l’os sectionné met environ 6 semaines à cicatriser et la solidité finale est obtenue au bout de 3 mois.

Après une ostéotomie mandibulaire

Suites opératoires

Les soins post-opératoires sont prescrits et expliqués par le praticien.

 

Ils ont prioritairement trois objectifs : lutter contre la douleur, empêcher le risque d’infection et favoriser la cicatrisation.

  • Contre la douleur, le chirurgien peut prescrire des anti-inflammatoires, des antalgiques et localement un traitement anti-oedémateux par le froid.
  • Contre l’infection, il prescrit éventuellement antibiotiques, bains de douche et demande un brossage régulier avec une brosse à dents adaptée.
  • Pour favoriser la cicatrisation, alcool et tabac sont proscrits, une alimentation liquide est mise en place et les sports de contact sont interdits 3 mois pour éviter un traumatisme. Pour limiter l’œdème, une position semi-assise à 30% peut être conseillée sur environ une semaine.

 

Les suites habituelles sont : saignements, œdème, ecchymoses (bleus), hématomes, douleur (prise en charge par le praticien)…

 

Complications éventuelles

Si les complications sont rares, elles sont toutefois possibles et le patient doit en être informé.

 

Elles se regroupent essentiellement en :

  • Complications infectieuses : elles peuvent atteindre les tissus mous profonds (cellulite) ou le tissu osseux (ostéite).
  • Complications nerveuses : perte de la sensibilité labiale par atteinte du nerf alvéolaire (rare et souvent temporaire) ; perte de sensibilité linguale par atteinte du nerf lingual (rare et souvent temporaire) ; paralysie faciale (exceptionnelle et souvent régressive).
  • Complications cicatricielles : exceptionnellement, une absence de cicatrisation osseuse peut imposer une greffe osseuse ; une consolidation en mauvaise position peut nécessiter une seconde intervention ; une lésion des racines dentaire peut imposer un traitement dentaire complémentaire.
  • Troubles vasculaires exceptionnels, avec atteinte de la gencive, des racines dentaires ou de l’os.

 

Ostéotomie mandibulaire : résultat

Le résultat d’une ostéotomie mandibulaire avant après se montre spectaculaire et quasi immédiat sur le plan esthétique.

 

Le « avant après ostéotomie mandibulaire » est plus long sur le plan fonctionnel, de quelques semaines à quelques mois, le temps d’attendre la fin du processus de cicatrisation osseuse.

Un os se consolide en 6 semaines environ mais le remaniement osseux se poursuit plusieurs mois jusqu’à consolidation maximale.

La douleur et la gêne disparues, l’occlusion dentaire redevient optimale, assurant une reprise normale pour les principales fonctions d’élocution, de mastication ou d’articulation.

Le Docteur Flore Roul-Yvonnet

Le Docteur Flore Roul-Yvonnet, chirurgien maxillo-facial (Paris 14), est spécialisée en chirurgie maxillo-faciale et stomatologie. 

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